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Le post-partum côté tête

Temps de lecture : 4 mn

une femme et son compagnon regardent un nourrisson

La période du post-partum est une phase de transition, pour les deux parents. On peut ressentir tout un tas de choses qu’on n’avait pas imaginées. Le savoir, dès la grossesse, peut nous aider à traverser au mieux cette période, et ainsi prévenir la dépression du post-partum. Une fois que bébé est là, on n’hésite pas à parler en couple de ce qu’on ressent, et aussi avec les professionnels de santé.

Et si on levait les tabous ?

Avant que bébé n’arrive, on entend tout un tas de choses sur les premières semaines après la naissance : parfois que ça va être une période « magique », parfois que ça va être une période très difficile. La parentalité est pleine d’idées toutes faites ! En tant que nouveaux parents, nouvelle mère surtout, cela peut nous donner de nombreuses attentes.

Pourtant, parfois, être parent ce n’est pas conforme à l’idée qu’on s’en faisait. Ça peut être mieux que ce qu’on avait imaginé, on peut se surprendre à aimer des choses qu’on pensait ne pas apprécier. Ou au contraire, on peut ne pas se sentir heureux tout de suite avec son bébé, on peut par exemple ressentir de l’ennui à rester seule avec lui.

L’arrivée d’un enfant, ce n’est généralement ni tout noir, ni tout rose.

Parler à d’autres (futurs) parents, par exemple dans des groupes d’échanges, permet de se rendre compte qu’il n’y a pas de parentalité parfaite, ni de parents parfaits, que tous ont des inquiétudes, que chaque bébé est différent.

Qu’est-ce qu’on peut ressentir en post-partum ?

Quelles que soient les idées qu’on se faisait de la parentalité, une fois que bébé est là, on fait forcément plein de découvertes. Parfois, aussi, des ressentis pas toujours faciles à vivre nous envahissent. Si on a été averti avant de ce qui peut se passer dans nos têtes, il y a des chances pour qu’on le vive mieux.

On se pose tout un tas de questions.

On se pose des questions sur bébé, mais aussi sur soi ou sur son couple. Parfois, on peut avoir l’impression d’être seul à se poser ces questions-là, à ressentir ce qu’on ressent, à vivre ce genre de choses. Cela peut nous rendre anxieux, triste, nous faire perdre confiance en nous.

Evoquer nos questions et doutes avec des gens bienveillants, peut nous aider à prendre confiance en nous. On se rend compte que chacun suit un peu son instinct et que ça se passe bien. Souvent aussi on peut constater qu’on n’est pas les seuls à se tromper, et que ça n’est pas grave.

On peut se sentir mis de côté.

Avant la naissance, la femme enceinte est souvent le centre de l’attention, et puis soudain c’est le bébé. Cela peut être difficile à vivre, alors même que notre propre vie est bouleversée.

Alors, quand bébé est là, avec les amis et la famille on n’hésite pas à parler de nous aussi, et pas seulement à donner des nouvelles du bébé. On peut par exemple parler de sa joie d’être parent, ou encore de ses éventuelles inquiétudes, comme par exemple de ne pas savoir s’occuper de bébé, d’avoir peur de mal faire, ou de ne pas y arriver.

On peut ressentir de la pression de la part des autres.

Quand on reçoit la visite de la famille ou d’amis, ou quand on parle avec d’autres parents, on peut avoir l’impression de ne pas faire « comme il faut ». On reçoit plein de conseils qu’on n’a pas forcément demandés, et parfois contradictoires. Tout cela peut mettre une certaine pression, surtout si on n’a pas trop confiance en soi.

Alors on n’oublie pas de se rappeler qu’il n’existe aucun parent parfait ! Chacun fait du mieux qu’il peut. Et c’est le plus important.

On peut se mettre soi-même la pression.

En tant que mère, on peut aussi être amenée à se mettre soi-même une certaine pression : on peut vouloir tout à la fois être une « bonne » mère, être une femme active (qui fait plein de choses ou doit être contente de reprendre le travail), mais aussi « retrouver son corps de femme » (retrouver vite son poids d’avant, sa sexualité…) … ça peut faire beaucoup.

Ce sentiment arrive aussi à certains hommes, qui se mettent la pression pour continuer à avoir une vie professionnelle bien remplie tout en étant un père présent.

Il est important d’être à l’écoute de soi, de ses rythmes, des capacités de son corps et de sa tête. Le post-partum, c’est une phase de transition, il ne faut pas l’oublier.

Parfois, on peut se sentir vraiment mal.

Certains ressentis (profonde tristesse, perte de plaisir, difficultés à s’occuper de son bébé…) peuvent en réalité être les symptômes d’une maladie, la dépression post-partum. Si elle nous arrive, mieux vaut la reconnaitre tôt pour être soigné avant qu’elle ne soit trop grave.

Pourquoi parler de ce qu’on ressent avec un professionnel de santé ?

Avec l’attention qu’on porte à son enfant, on peut avoir tendance à laisser de côté ce qu’on ressent… alors qu’en réalité, prendre soin de son bébé, c’est aussi prendre soin de soi.

L’entretien post-natal précoce est fait pour que les parents puissent parler de ce qu’ils ressentent à un professionnel de santé. Il pourra repérer d’éventuels symptômes de dépression post-partum.

La plupart du temps, la période du post-partum se passe très bien et elle passe vite. Mais qu’on se sente concerné ou pas, on n’hésite pas à aller à cet entretien, idéalement en couple : c’est un temps d’échange pour faire le point.

A tout moment en dehors de cet entretien, si on se sent dépassé ou qu’on se sent mal, on va parler à un professionnel, par exemple au centre de PMI.

Dans certains cas, on pourra demander à recevoir une aide à la maison pour nous aider dans les tâches quotidiennes.

Pourquoi échanger le plus possible avec son partenaire ?

La communication dans le couple est très importante dans cette période de transition. On invente de nouveaux équilibres, c’est tout à fait normal de devoir s’ajuster. Avec la fatigue et le manque de temps, si on n’y prête pas attention, on peut aussi moins bien se comprendre dans le couple. Alors à chacun d’écouter l’autre, sans se juger, et sans s’oublier. On pourra discuter en particulier du partage des tâches à la maison pour que tout ne repose pas sur la maman, même quand le congé de paternité et d’accueil de l’enfant est terminé.

FOCUS BIEN-ETRE

En s’organisant des moments, même pas très longs, pour une promenade ou une séance d’activité physique (exercices doux pour la jeune maman), on préserve sa santé et ce sera plus facile de faire baisser le stress.