Les violences éducatives
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Les mots ou les gestes violents ne sont pas efficaces pour changer le comportement d’un enfant et ils peuvent entraîner des troubles. On peut tout à fait poser des limites à son enfant sans violence.
Que sont les violences éducatives ordinaires ?
Quand un parent a des mots ou des gestes brutaux ou violents envers son enfant, on parle de violences éducatives ordinaires. « Educatives » car les adultes pensent qu'elles éduquent les enfants et « ordinaires » parce qu’elles sont très fréquentes et parfois considérées comme normales. Elles peuvent être psychologiques et/ou physiques.
Les violences psychologiques
C’est crier, injurier, se moquer, rabaisser, faire peur, menacer, culpabiliser son enfant. C’est aussi ne pas répondre à ses besoins fondamentaux d’affection, de soins, de protection, ou l’exposer à des disputes familiales.
Certains mots peuvent faire très mal : « Tu es nul, tu es incapable », « tu n’es pas gentil » ou « je vais te laisser ici »... Ils peuvent avoir des conséquences sur la confiance en soi, les relations avec les autres, la scolarité…
Les violences physiques
C’est pincer, gifler, donner une fessée, un coup de pied, frapper, secouer, tirer les cheveux, les oreilles…
Pourquoi la loi interdit-elle les violences éducatives ordinaires ?
La loi du 10 juillet 2019 interdit les violences éducatives ordinaires car la violence n'est pas considérée comme un mode d'éducation. L’autorité parentale s'exerce sans violences physiques, ou psychologiques.
Pourquoi ? On sait aujourd’hui que les violences éducatives ordinaires ne sont pas efficaces pour changer le comportement de son enfant. Au contraire, les violences ont un impact sur le développement de l’enfant et peuvent être responsables de nombreux troubles, comme l’anxiété, l’agressivité, la dépression qui peuvent perdurer sur le long terme. Chaque parent est garant de la sécurité et du respect des droits de son enfant, y compris vis-à-vis de l’autre parent, de la famille et de l’entourage. Les violences perturbent la relation que l’on construit avec son enfant, et nuit à sa confiance en lui.
Pourquoi ces violences éducatives ordinaires perdurent ?
- Souvent, on reproduit la façon dont on s’est occupé de nous lorsque l’on était enfant. Cela peut être très douloureux de revenir sur sa propre enfance, de remettre en cause l’éducation que l’on a reçue, car on ne perçoit pas forcément les effets négatifs que cela a pu avoir sur nous.
- On ne sait pas toujours que la violence faite aux enfants peut avoir des conséquences négatives sur le développement et la santé de son enfant tout au long de sa vie.
- On peut avoir l’impression que cela aide notre enfant à bien se comporter, que c’est une façon efficace de régler les crises.
- Et on ne sait pas toujours comment faire autrement : ce n’est pas facile de faire différemment !
Pourtant, on peut trouver d’autres façons de faire pour poser un cadre et des limites, sans avoir recours à ces violences éducatives ordinaires. En effet, éduquer sans violence ne veut pas dire laisser tout faire. Les parents doivent guider leur enfant, lui donner des repères et le protéger.
Et quand on perd son calme avec son enfant ?
Pour les parents, cela n’est pas toujours facile d’être chaleureux, constant et patient. Surtout quand on est fatigué ou que l’on a peu de soutien ou lorsque notre enfant pleure ou crie beaucoup. Parfois, certains comportements de notre enfant peuvent être difficiles à vivre pour nous. Si on sent monter de la colère ou de la violence en nous, on met son enfant en sécurité (dans son parc, son lit, sa chambre) et on s’isole pour se calmer. Si cela ne suffit pas, il faut passer le relais à l’autre parent, ou à un proche.
Quand on se sent en difficulté, on n’hésite pas à en parler et à demander de l’aide à des personnes bienveillantes. On peut trouver du soutien dans notre entourage, auprès de personnes bienveillantes, de notre médecin, d’associations… En parler avec d’autres parents permet de partager nos expériences et de prendre du recul. Pour cela on peut se rendre dans un LAEP ou se renseigner auprès de son centre de PMI ou sa mairie pour savoir s’il existe des ateliers parents-enfants autour de chez nous.Sur le site monenfant.fr on peut trouver une cartographie des lieux où s'informer sur notre territoire.