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Les émotions pendant la grossesse

Temps de lecture : 4 minutes

Une femme enceinte est allongée sur le dos sur son lit

La grossesse est une période de transformation, de grands changements, et souvent de nombreuses questions et incertitudes. Elle entraîne des émotions très variées, parfois contradictoires. Elles surgissent parfois sans qu’on s’y attende dans notre quotidien. Ce flot d’émotions fait souvent partie du chemin pour devenir parents. Pour autant, si on se sent mal avec toutes ces émotions, des professionnels sont là pour nous écouter et nous aider.

Les émotions pendant la grossesse (paroles de parents)

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Pourquoi la grossesse est-elle si riche en émotions ?

Avec la grossesse, surtout la première, nos repères changent. Le corps de la femme change, avec le bébé qui grossit et les hormones de la grossesse. Et les esprits changent aussi. La grossesse et l’arrivée de bébé nous projettent dans l’avenir. Les places de chacun dans la famille sont modifiées : on devient parents, nos parents se retrouvent grands-parents ou notre premier enfant l’ainé… Vis-à-vis de la société aussi notre statut va changer : avec nos amis, au travail, pour nos loisirs... 

Beaucoup de situations nouvelles, inconnues, s’annoncent pour l’avenir. Elles peuvent amener bien des questions : La grossesse va-t-elle bien se passer ? Est-ce que mon bébé sera en bonne santé ? Est-ce que je vais savoir m’y prendre ? Est-ce que je vais aimer mon bébé tout de suite ? Et s’il ne me plait pas ? Et si lui ne m’aime pas ? Est- ce que j’aurai encore du temps pour moi, et notre couple ?

Quelles sont les émotions rencontrées pendant la grossesse ?

D'un côté, l’idée d’avoir un bébé, de donner la vie, peut apporter un contentement, une joie et une fierté intenses. On peut aussi ressentir de l’harmonie, un accomplissement. Et tout à la fois on peut par moments avoir plein de doutes, ne plus se sentir en accord avec soi-même, ressentir de la frustration, pleurer pour un rien. 

De même, on peut à la fois être pressé que bébé arrive, et ressentir de l’anxiété, de l’inconfort voire du rejet à cette idée. Même quand on a désiré avoir un enfant, on peut ressentir la grossesse comme inconfortable, pénible. Cela ne veut pas dire qu’on sera un mauvais parent après. 

La peur est une émotion fréquente pendant la grossesse : peur de l’inconnu, de ne pas savoir quoi faire, de ne pas être prêt, de ne pas arriver à aimer son bébé, … Il y a aussi des peurs au sujet de l’accouchement et de la douleur. On peut se rassurer car souvent, on se découvre des forces qu’on ignorait.

Et tout cela peut varier d’un jour à l’autre ! Beaucoup de futurs parents disent qu’ils ont l’impression de changer sans cesse d’avis, d’envies, de penser à la fois une chose et son contraire. Par exemple avoir peur de l’inconnu, de ne pas y arriver quand bébé sera là, et juste après se sentir serein et confiant. C’est ce qu’on appelle l’ambivalence. Elle n’est pas grave mais elle peut être désagréable, pour soi et pour les autres. Et puis c’est fatiguant psychologiquement

Comment vivre au mieux avec ses émotions ?

Même si cela peut sembler difficile, surtout lorsqu’on a d’autres enfants et le quotidien à gérer, on peut tester quelques pistes pour mieux vivre avec ses émotions et éviter que le stress s’installe. Par exemple :

  • Trouver ce qui nous apaise, et s’autoriser à le faire. On peut rester seul au calme ou, au contraire, prendre du temps en couple ou sortir avec des amis. On peut lire, écouter de la musique, dessiner, marcher, faire une activité physique qu’on aime, se promener dans la nature ou juste se poser et rêver…
un homme plie du linge pendant que sa femme enceinte se repose

FOCUS bien-être

Alimentation équilibrée, activité physique régulière et sommeil adapté à nos besoins, participent à notre équilibre. On y pense pour trouver l’énergie utile pour notre corps et notre esprit.

  • Limiter les « obligations » que nous nous imposons. En faisant le tri entre ce qui est vraiment important pour nous et ce qui l’est moins, souvent on va pouvoir se redonner du temps, ralentir un peu. Un temps qui peut servir à porter un autre regard, plus apaisé, sur les choses qui nous inquiètent. On peut aussi prendre ce temps pour en discuter en couple ou avec un proche. 
  • Être à l’écoute de ses questionnements. Nos doutes, nos craintes, nos peurs, ne sont pas superficiels. Ils méritent notre attention. Les reconnaître, les respecter, sans se juger est une bonne manière de commencer à prendre soin de soi.

En étant attentif et attentionné envers soi-même, on peut se découvrir des forces à utiliser pour vivre au mieux avec les émotions de la grossesse. Peu à peu on prend confiance en soi. Mais si on se rend compte que c’est trop difficile, on peut accepter d’avoir besoin d’aide et demander un appui pour se sentir mieux. 

Comment se faire aider ?

Si on en ressent le besoin, on peut parler de tout cela avec sa famille, ses amis ou un professionnel. On peut faire appel au médecin ou à la sage-femme qui suit notre grossesse, où en parler pendant les séances de préparation à la naissance et à la parentalité. On peut aussi pousser la porte du centre de PMI pour se confier. Demander des conseils, exprimer nos souhaits et nos besoins permet de savoir si un soutien supplémentaire par un professionnel spécialisé est nécessaire.

Pour se faire aider, on peut aussi solliciter un psychologue conventionné : l'Assurance maladie prend en charge jusqu'à 12 séances par année civile. Le dispositif Mon soutien psy permet à toute personne angoissée, déprimée ou en souffrance psychique, de bénéficier de séances d'accompagnement psychologique. Quand on est enceinte (à partir du 6ième mois de grossesse), avec une complémentaire santé, on peut être dispensée de l'avance de frais. Pour en savoir plus, on peut aller sur le site Ameli.fr.